PETIPA Marius (1818-1910) Danseur français XIX/début XXe

Maître de danse et directeur du théâtre impérial de St Pétersbourg
Chorégraphe de nombreux ballets romantiques encore dansés


Né le 11 mars 1818 à Marseille – Mort le 14 juillet 1910 en Crimée âgé de 92 ans.

Son père Jean-Antoine PETIPA était danseur et sa mère Victorine Morel-Grasseau est actrice.

Son frère aîné Lucien Petipa a été danseur à l’Opéra de Paris.

Au gré des engagements paternels, le jeune Marius se forme au Conservatoire de danse et débute à 5 ans au Théâtre de la Monnaie à Bruxelles dans « Psyché et l’amour » de Pierre GARDEL puis à 7 ans dans « La Dansomanie » ballet chorégraphié par son père ;

En 1834 il part à Bordeaux  où il crée 4 ballets.

De sept 1839 à avril 1842 il part à Nantes où il chorégraphie ses premières œuvres.

Après une tournée triomphale en Amérique du Nord , il revient à Paris et suit des cours avec Auguste VESTRIS et danse « La Péri » avec Carlotta GRISI.

De 1843 à 1846 il est au Théâtre royal de Madrid où il chorégraphie 7 ballets. Mais il part précipitamment d’Espagne après avoir été provoqué en duel par le mari d’une noble dame qu’il courtisait et revient à Paris pour un bref séjour.

De 1847 à 1904 il danse et enseigne à St Pétersbourg

 En 1847 il est invité par M. Guédéonoff , Directeur du Théâtre impérial de St Pétersbourg, Theatre Bolchoï Kamenny qui lui offre un contrat d’un an de Premier danseur mais il restera en Russie près de 60 ans.

Il retrouve Jules PERROT (qui ne regagna la France qu’en 1859) maître de ballet et Joseph MAZILIER et contribue à la mise en scène des ballets de ses compatriotes.

De 1869 à 1904 il est Directeur du ballet du Theatre Mariinsky après Arthur SAINT-LÉON puis sera remplacé par Michel Fokine.

De 1855 à 1887, en parallèle, il dirige l’école impériale de danse qui compte 80 élèves. Il présente ses propres élèves dans ses créations.

Mais c’est en 1869 qu’il est nommé Premier maître de ballet à la suite d’Arthur St Léon où il dirige une troupe de 250 danseurs.

Chorégraphe

Lorsqu’il crée un ballet il choisit la musique avec soin et respecte scrupuleusement les partitions des compositeurs.d’abord Léon MINKUS jusqu’en 1886 puis Tchaïkovski

Il conçoit des ballets de 3 ou 4 actes, avec une distribution nombreuse où le corps de ballet met en valeur les solistes dont la « prima ballerina » (par ex. la série de fouettés d’Odile dans l’acte III du « Lac des cygnes » et son partenaire masculin qui va accompagner les positions empreintes de virtuosité.

Il développe l’art de l’intrigue romantique, mêlant ballet d’action, pantomime, danses de caractères issues du folklore traditionnel (espagnol, polonais, russe) à tel point que ses créations se retrouvent dans les répertoires des grandes compagnies classique. On lui doit la structure du « pas de deux » en 4 parties : adage, variation masculine puis féminine et coda.

A partir de 1891 toutes les créations de Petipa sont notées selon la méthode élaborée par Vladimir STEPANOV qui sont encore consultables.

Ses chorégraphies

Il chorégraphie  60 ballets dont certains restent dans l’histoire de la danse. Sa carrière est lancée après sa  première création au Théâtre impérial :
avec le compositeur MINKUS :
– en 1862 « La fille du pharaon » sur une musique Cesare PUGNI –  (1er tutu en forme de roue d’Eugène Lami)

Avec le compositeur MINKUS :
–  « Don Quichotte »
– 1898« La Bayadère » au Bolchoï

Avec le compositeur Tchaïkovsky :

– 1869      « Don Quichotte » au Bolchoï de Moscou
– 1890      « La belle au bois dormant » inspiré du conte de Charles Perrault
– 1891      « Le lac des cygnes » ballet fantastique – Livret de Vladimir Begitchev
– 1892       « Casse-noisette » ballet féérique inspiré des Contes d’Hoffman
–  1893      « Cendrillon »
– 1898      « Raymonda »
– 1896      « Barbe-bleue »
– 1900      « Les saisons » et « Les millions d’arlequin »
– 1903      « Le miroir magique » Livret d’Alexandre Glazounov

Petipa monte aussi des ballets de ses confrères venus en Russie au cours du XIXe siècle en les adaptant aux nouvelles techniques du ballet, telles les œuvres de :
Jean DAUBERVAL                   d’après « La fille mal gardée » il monte « La précaution inutile »
Filippo TAGLIONI                 « la Sylphide (1892)
Joseph MAZIIER                 « Paquita » (1881) et  « le Corsaire » 1899
Arthur SAINT-LÉON               « Coppélia » (1884) et « Fiametta » (1887)
Jules PERROT et J CORALLI   Il monte plusieurs versions de « Giselle » en 1884, 1887,1899

Pour «  le Papillon » de Maria TAGLIONI et le « La romance du bouton de rose »  en 1903 il engagera un jeune danseur Vaslav Nijinski âgé de 14 ans.

Puis ses danseurs et le public jugent ses ballets dépassés et faute d’évolution il va être poussé au départ.

L’arrivée d’un nouveau Directeur du Théâtre impérial en 1901 Vladimir Telyakovsky va pousser Petipa vers la retraite qu’il prendra en 1904 après avoir subi l’affront d’une première annulée au dernier moment de l’un de ses spectacles.

En 1909 la création de la Cie des « Ballets russes » par Serge Diaghilev, imprésario et organisateur de spectacles va faire évoluer la danse en Russie. (La troupe partira à Monte-Carlo au moment de la Révolution en 1917.)

Cependant, les amateurs de ballets, boudent les spectacles du Théâtre Marie et l’arrivée de ballerines italiennes va apporter un renouveau et relancer sa carrière.

En 1906 il publie ses mémoires « Mémoire de Marius Petipa » éditées chez Acte Sud  en 1992.

Il décède le 17 juillet 1910  à Gourzouf en Crimée et est inhumé au cimetière de Tikhvine à St Péterbourg..

Vie privée

En 1854 à 36 ans il épouse une de ses élèves la danseuse Maria Souvovchtchikova (1836-1882) dont il divorce en 1869. Ils auront une fille Marie (1857-1930) également danseuse.

En 1876 à 58 ans il se remarie avec la ballerine Lioubov Léonidovna Savitskaïa et ils auront 6 entants :  Nadejada (1874 -1945),  Eugueniva (1877-1892), Viktor (1878-1933), Lioubov (1880-1917) Vero (1885-1961). Les 4 filles seront danseuses et les 2 fils acteurs.

Il a eu aussi un fils ainé hors mariage né d’une liaison avec une couturière : Marius Marioussovitch (1850-1919) qui fut un célèbre acteur dramatique et son fils Nikolaï fut aussi un acteur célèbre.

Petipa redécouvert en France

Malgré la grande renommée en Europe et en Russie, les œuvres de Petipa ne sont pas connues en France. C’est sous l’influence russe initiée par les Ballets russes  que ses grands ballets sont présentés en France.

C’est également lors des tournées du Bolchoï et du Kirov dans les années 1950 que les Français découvrent certains ballets donnés uniquement en Russie : La Bayadère, Don Quichotte, le Corsaire, Raymonda.

Il faut attendre 1960 pour que l’Opéra de Paris présente un premier ballet intégral d’après Petipa. Puis enfin c’est grâce à Rudolph Noureev qui a interprété et développé les grands rôles masculins du Kirov et les a produit en France lorsqu’il était directeur  de l’Opéra de Paris.

 

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