BOURNONVILLE Auguste (1805-1879) – Danseur danois XIXe

Danseur « demi-caractère », chorégraphe, maître de ballet du Ballet royal de Copenhague

Né le 2/8/1805 à Copenhague  –  Décédé le 10/11/1879 à Copenhague à 74 ans

Fils du maître de ballet royal Antoine BOURNONVILLE.
En même temps que la danse, Auguste reçoit une solide éducation : littérature, histoire, musique, violon et chant.

Danseur

En 1820, à 15 ans, il intègre le ballet de Copenhague avec son père comme professeur.

De 1824 à 1830 Antoine envoie son fils Auguste à Paris afin qu’il complète sa formation auprès de Pierre GARDEL et Auguste VESTRIS (le fils) et y retourne en 1824 et 1829.

En 1826, il est engagé dans le ballet de l’Opéra de Paris comme danseur premier remplaçant dans la catégorie « demi-caractère« . Au bout de 4 ans, il rentre à Copenhague où il est nommé premier danseur. Il y brille jusqu’en 1848 puis il passe maître de ballet jusqu’en 1877.

Son caractère difficile l’oblige à s’exiler : il danse à Naples (1856) et dirige le ballet de l’Opéra de Vienne puis le Théâtre royal de Suède de 1861 à 1864.
Il perpétue la danse d’élévation apprise auprès de ses maîtres parisiens.

Chorégraphe

De 1829 à 1876, il chorégraphie une cinquantaine de ballets dont 10 sont encore donnés au Ballet royal danois grâce à des transmissions directes. Son répertoire est également monté par des compagnies classiques ou par des chercheurs grâce à des iconographies et à ses écrits car il a fait des transcriptions simples conçues par lui. Il est aussi étudié dans des cadres pédagogiques ou pour des concours de danse.

Le style Bournonville exige grâce, légèreté, agilité dans les jeux de pieds et des élévations véloces ainsi que des mouvements en symbiose avec la musique.
Dans ses chorégraphies, il mêle danse et pantomime et introduit des « danses de caractère« * dont il a puisé l’inspiration lors de ses voyages à l’étranger, ce qui donne de la fantaisie, du rythme et des costumes colorés propres au pays évoqué. Les univers de ses ballets sont fantastiques et exotiques.

Contrairement au courant romantique en Europe où les danseuses sont mises en avant et les danseurs de simples « porteurs », Antoine souhaite donner autant d’importance aux rôles masculins que féminins. Il tenait aussi à garantir aux danseurs une place respectable dans la vie sociale, lui-même fréquentant la haute société danoise et les grandes personnalités de son temps. (dans les autres pays les danseurs étaient souvent marginaux). Le Maître parvint, à Copenhague, à placer le ballet au même rang que les autres arts.

 

* La danse de caractère est une forme théâtrale apparue au milieu du XVIIe siècle. Elle s’inspire des pas de danse traditionnelle et danses ethniques, principalement la Russie et les peuples d’Europe, qu’elle stylise et adapte à la technique académique. Exemples :

  • la danse des claquettes du ballet « La fille mal gardée » (1870)
  • la danse russe du « Lac des cygnes » rajouté en (1877)
  • la danse hongroie « Czardas » du ballet » Coppelia » (1870)

L’école impériale de Saint Pétersbourg développera ce style de danse avec le Maître de danse français Arthur SAINT-LéON (1821-1870), qui mettra en place la stylisation de la technique classique avec les usages ethniques.

Le Cie des Ballets russes de Serge Diaghilev (1909-1929) s’appuiera sur le travail des danses de caractère qui révélera les talents d’artistes russes tels qu’Anna Pavlova, Vaslav Nijinski, Michel Fokine.

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