JULLIEN Louis Antoine (1812-1860) – Chef d’orchestre français XIX

Musicien, compositeur, chef d’orchestre , directeur de salles de bal parisiennes

Né le 23/4/1812 à Sisteron et décédé le 13/3/1860 à Neuilly.

Tout jeune il commence la musique dans l’orchestre militaire de son père

Son père Antoine JULIEN  est chef de musique d’harmonie de régiment et violoniste ; il lui apprend  plusieurs instruments. Le jeune Louis, élevé comme enfant de troupe à la caserne, entra comme « petite flûte » dans la musique du régiment de son père.

En 1833, âgé de 21 ans, il monta à la capitale et se présenta au Conservatoire de Paris pour y faire des études de composition, dans la classe de contrepoint de Adolphe Le Carpentier. (Le contrepoint est une forme d’écriture musicale particulièrement utilisée pendant l’époque baroque  par Giovani Palestrina/William Byrd/Georg Haendel/J S Bach.)

Ne voyant pas l’utilité de ces études, il demande à suivre les cours de Fromental HALéVY (1799-1862), compositeur français. Jullien suivit ses cours de décembre 1834 jusqu’en juin 1836.Il retomba sur les contrepoints et au lieu de travailler, il apportait à son maître, des contredanses, des galops, des valses de sa composition.

Il lança les cafés concerts avec danses et animations variées

Il proposa à l’exploitant du « Jardin turc » lieu de divertissement parisien situé Bd du Temple, de donner des concerts de contredanses, les soirées d’été. Son projet accepté, il composa aussi des musiques de quadrilles, polkas qui eurent beaucoup de succès. Il agrémenta ses concerts d’éléments festifs tels que coup de canon, feux d’artifice qui lui valurent une grande notoriété.
Il dirigea aussi dans dee prestigieuses salles parisiennes comme les théâtres de la Pte St Martin et de la Gaîté, le Casino-Paganini et les bals de l’Opéra au Carnaval de Paris. Il était en cela le grand rival de Philippe MUSARD.
Ayant engagé plus de dépenses au « Jardin turc » que ne lui rapportait la recette, il dû vendre des biens en juin 1838 pour échapper aux poursuites judiciaires.

Il part à Londres avec son orchestre et lance les « concerts-promenades »

L’Angleterre lui faisait des offres plus favorables à ses talents de compositeur, il s’y établit en 1838 et y resta 20 ans alternant bonne et mauvaise fortune. La popularité de son orchestre et son activité prolifique de composition de quadrilles ,  valses, polka, lui valut une grande notoriété. Ses fameux « concert-promenades » à prix modique attiraient une foule populaire très nombreuse. Il n’hésitait pas à parcourir l’Angleterre, l’Ecosse, l’Irlande avec tout son orchestre.
La maison de commerce des musiques de sa composition qu’il avait fondée à Londres lui fournissait des revenus confortables.

Doué pour composer des musiques de danse mais pas d’opéra

Mais voulant passer à la postérité pour des opéras, il se mis au travail après étude de certains procédés d’écriture auprès de François Fétis, compositeur belge et écrivit la partition de « Pietro II » grand opéra de 5 actes qu’il ne réussit pas à faire jouer. Aussi en 1847 il acquit la salle prestigieuse du théâtre royal de Drury Larne située dans le quartier de Coven-Garden à Londres (plusieurs fois reconstruit entre 1663 et 1812) et y fit jouer son opéra en 1852 qui lui valut de féroces critiques. Il engagea Hector Berlioz comme chef d’orchestre.

Ayant eu de grosses pertes, il dut vendre sa maison de commerce de musique. Malgré son échec, il redoubla d’activité et parvint à remonter la vague et à faire des bénéfices avec lesquels il acheta une propriété en Belgique l’abbaye d’Aywers qu’il vendra en décembre 1858. Jullien épousa une anglaise qui tenait un commerce de fleurs avec le bouquet « A la Jullien » qu’elle vendait lors des concerts de son mari, ce qui faisait une autre source de revenus pour le couple.

En 1853 il partit en tournée à New York avec entre autre  Hubert COLLINET  au flageolet et Augustin-Joseph TOLBECQUE au violon, musiciens dans son orchestre. Il proposait des mises en scène grandioses : ainsi s’associant avec Phineas Barnum (le cirque connu) il présente « The fireman quadrille » où il simule un incendie avec des feux de bengale et des bruitages et brigade de vrais pompiers. Sa tournée est un succès. Mais sa mégalomanie le pousse à trop de dépenses. De plus il fit de mauvais placements dans une entreprise de fêtes et de concerts au Royal Surrey Garden entre 1855 et 1856 it finalement il se trouva ruiné en 1857.

Ruiné, emprisonné et malade : une triste fin

Poursuivi par des créanciers et de retour à Paris, il fut arrêté et emprisonné pour dettes. Après quelques mois, il recouvrit la liberté. Mais ses espoirs de se rétablir furent contrariés par des signes d’atteinte mentale. En février 1860 lors d’une crise, il se frappa de 2 coups de couteau et il fut interné dans une maison de santé à Neuilly.
Il y mourut un mois plus tard 14 mars 1860 dans sa 48e année.

Quelques productions :
– British army quadrille (Q de l’armée britanique)
– Fireman quadrille
– India quadrillle
– Drum polka (polka des tambours)
– Fern quadrille
– Un recueil de musiques  en Amérique « Jullien’s music for the million »

Ses contemporains :
– Johann STRAUSS père musicien alto à Vienne, précurseur de la valse viennoise
Joseph LANNER (1801-1843) : compositeur, violoniste à Vienne

Un livre lui est consacré  de Michel FAUL « Louis JULLIEN musique, spectacle et folie au XIXe siècle » de 2006

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