METRA Jules Louis Olivier (1830-1889) – Musicien français XIXe

Compositeur, chef d’orchestre de musiques de bals, opérettes, ballets

Né le 2 juin 1830 à Reims
Décédé le 22 octobre 1889 à Paris âgé de 59 ans.

Fils de Jean-Baptiste Métra, acteur mais ex-avocat au barreau de Lyon qui abandonna sa profession pour suivre une troupe nomade de comédiens. La troupe passait l’hiver à Paris et partait en tournée à la belle saison.

Olivier monte sur les planches avec son père dès 5 ans afin de jouer des rôles d’enfants garçon ou fille. A 14 ans, il fait ses début au Théâtre Comte à Paris, Théâtre des Jeunes Elèves maintenant « Bouffe-Parisien ».

Jeune acteur, il s’initie au violon en autodidacte

Par ailleurs, il apprend le violon grâce à  un violoniste du théâtre qui lui prêta son instrument en dehors des représentations et le jeune Olivier s’exerça seul jusqu’à savoir à peu près en jouer. Un musicien de l’orchestre, Edmond Roche, lui donna des leçons puis le fit entrer au Conservatoire de musique de Paris où il obtient un 1er prix de violon. Il donne des leçons au cachet. Il fit partie d’un quatuor de l’Ile St Louis comme deuxième violon. Il est connu dans le milieu bohème de Paris ce qui lui permet de recevoir  des offres d’engagement comme violoniste ;  un jour  il est demandé comme chef d’orchestre au Théâtre Beaumarchais.

Chef d’orchestre dans divers bals et théâtres où l’on danse

En 1849, âgé de 19 ans, il dirige les musiciens du « Bal Robert » Bd Rochechouard. Il écrivit sa première valse « Le tour du monde« . En même temps, il suit des cours au Conservatoire de Paris dans la classe d’Ambroise Thomas et reçoit le premier prix d’harmonie.

En 1855, à 25 ans, il dirige l’orchestre du « Bal Mabille » créé par les Frères Mabille en 1844, avenue Montaigne, établissement de danse en vogue à Paris. Les frères Mabille avaient hérité de leur père, professeur de danse, un petit bal champêtre qu’ils firent prospérer. Ils le transformèrent avec d’agréables bosquets et un éclairage au gaz, ce qui permit de l’ouvrir en soirée. Le prix d’entrée assez élevé limitait l’accès aux gens aisés.

En 1863, Métra composa sa « Valse des roses » la vendit à son éditeur qui en récupéra de gros revenus. Grâce à la notoriété de cette valse, Métra connu une grande popularité.

En 1865 Métra ouvrit « Le château des fleurs » sur les Champs-Elysées réservé aux concerts, qui fut fréquenté par la jeunesse dorée, le duc de Morny, Arsène de la Houssaye.

Métra y composa ses plus célèbres valses, dont certaines que nous utilisons pour nos bals : « Valse espagnole », « Espérance »,  la « Blanche marguerite« , « Varsoviana » . la « Néva » (mazurka), « Brise du soir » redowa, « Promenade » polka, « Champagne » polka,  « Coquelicot » quadrille. C’est Céleste Mogador, danseuse du Bal Mabille qui invente une danse sur le rythme du quadrille.

Métra compose la musique utilisée pour le «  Quadrille des Lanciers » Celui-ci fut importé en France en 1850 mais inventé
en 1818 à Dublin par le professeur français Duval.

En 1867 Métra fut choisi pour conduire les bals du Châtelet. Devant le succès, il fallut convertir le foyer en deuxième salle de danse.

En 1868 il est chef d’orchestre au Casino Cadet lieu de , lieu de concert et de bal, trois soirs par semaine. En 1872 il est chef de l’orchestre des Folies-Bergères où il présente chaque soir des numéros d’artistes variés. Il y restera 5 ans.

De 1874 à 1876 il dirige les bals du Théâtre de la Monnaie à Bruxelles et finalement ceux de l’Opéra de Paris aux côtés de Johann STAUSS II.

Après être resté quelques années au « Bal Mabille » et au « Château des fleurs « , Métra entra à l’Athénée-Musical puis à l’Elysées-Montmartre. Cette salle n’était au début qu’un simple bal et devient une vaste salle de danse, concerts et spectacles avec un restaurant où Métra obtient un succès fou. Comme son contrat lui permet de diriger d’autres orchestres, il dirigera les bals du Théâtre de la Monnaie de Bruxelles de 1874 à 1876.

Métra et Johann Strauss (fils) se partagent un temps, la fonction de chef d’orchestre des bals masqués de l’Opéra de Paris*

* bals publics autorisés par le Régent en 1715 pendant la durée du carnaval qui commençaient à minuit. Le prix d’entrée assez cher n’était pas pour toutes les bourses mais permettait néanmoins  un décloisonnement social.

En 1877 il est choisi pour diriger les bals de l’Opéra de Paris et partage avec Johann Strauss II les fonctions de chef d’orchestre des bals masqués. En 1878 il reste seul à la direction de l’orchestre de l’Opéra de Paris. Le Japon est à la mode à l’exposition Universelle de Paris, il composera la musique d’un ballet « Yedda ».

En 1885 il inaugure au Palais Vivienne les « soirées Métra » qui se composent de concerts-promenades, de bals et de fêtes les mercredis et samedis soirs.

En 1888 il donne aux Bouffes-Parisiens une opérette « Le mariage avant la lettre » mais ce fut un échec.

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Il fait également des arrangements pour d’autres compositeurs dans :

  • « Mme Favart » avec Jacques OFFENBACH
  • « les Fauves » avec Louis GANNE
  • « Les cloches de Corneville » avec Robert Planquette
  • « La mascotte » avec Edmond Audran
  • « La fille de Mme Angot » avec Charles Lecoq

En 1873 il se fit édifier une petite maison à Bois-le-Roi  (77) qu’il vient habiter de temps en temps et à la fin de sa vie.

Vie privée

Marié de 1871 à 1878 à Caroline Charton puis séparé de corps et de bien, il racheta la part de Mme Métra et resta seul propriétaire jusqu’à sa mort. En 1886 il vendit sa villa à sa soeur Sophie Ernestine Oyé-Métra.

En 1879 il fonda une fanfare à Bois-le-Roi.

Il mourut le 22/10/1889 à Paris. Il fut inhumé à Bois-le-Roi. Un monument funéraire (financé par souscription des auteurs et compositeurs de musiques) fut inauguré le 12 mai 1892. Sa soeur fut enterrée aux côtés de son frère.

Une rue et une école portent son nom à Paris 20e et à Reims une rue porte également son nom.

Source :

site : boisleroi77.chez.com/olimetra.html 

 

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