BENSERADE Isaac de (1612-1691) – Librettiste français XVIIe

Poète, dramaturge de la période baroque reçu à l’Académie française
Courtisan protégé par les cardinaux de Richelieu et de Mazarin et par Louis XIV

Il serait né en 1612 à Lyons la Forêt (Normandie)
Décédé le 10 octobre 1691 à Gentilly (actuellement le Val de Marne)

Son père est un protestant converti au catholicisme. Il avait une charge de maître des Eaux et forêts à Lyons-la-Forêt dont son fils Isaac hérita.

 

Il préféra le théâtre à la théologie
Isaac étudia la théologie à la Sorbonne mais s’intéressa très tôt au théâtre.

En 1635 à 23 ans il écrivit « Cléopatre » sa première tragédie pour l’actrice Nicole Gassot dite Melle Bellerose qui lui fit abandonner ses projets de prêtrise.

En 1634 sa première comédie « Iphis et Iante », présentée à l’Hôtel de Bourgogne à Paris[1], inspirée de la mythologie grecque, aborde le thème de l’homosexualité féminine.

Entre 1651 et 1681 il écrivit une vingtaine de ballets

Il trouva sa voie comme librettiste des ballets très en vogue sous Louis XIV, collaborant avec LULLY, dont on peut citer :

. 1651        « Ballet de Cassandre »
. 1652        « Ballet des fêtes de Bacchus »
. 1653        « Ballet royal de la Nuit »
. 1654        « Ballet des proverbes »    « Ballet des temps »
. 1656        « Ballet de Psyché »

 

Poète apprécié des salons dans le genre « précieux »

Pensionné par Richelieu, puis par la reine. La Bruyère dira qu’il était « la coqueluche ou l’entêtement de certaines femmes qui ne juraient que par lui et sur sa parole». Elles aimaient le recevoir dans leur salon pour ses « bons mots », ses impertinences et ses épigrammes.

Pierre Costar disait que « ses vers ne sont pas bien tournés, mais ils sont si pleins d’esprit et ont un air si galant qu’ils l’emportent au-dessus de tous les autres » .

Il fréquentait l’Hôtel de Rambouillet connu pour le salon littéraire tenu par la Marquise de Rambouillet.

En 1638 il déclencha la fameuse querelle des jobelins et des uranistes à l’origine de celle des « Anciens et des modernes » en envoyant un sonnet polémique, mis en concurrence avec une composition de Vincent VOITURE (1597-1648). La cour se divisa entre les soutiens de chacun des protagonistes.

Le 17/5/1674 il fut réceptionné à l’Académie française et du parti des modernes. Il fut l’un des six premiers académiciens admis aux spectacles de la Cour.

Des œuvres variées et originales
Il écrivit des poésies, une comédie, 5 tragédies, des fables en quatrains, une Liste des Messieurs de  l’Académie française en deux cents vers.

Il mit aussi les Métamorphoses d’Ovide en rondeaux mais le public accueillit mal cette idée singulière, de même que ses quatrains « Les fables d’Ésope » qui n’eurent pas de succès non plus.

Il se retira dans sa maison de Gentilly. Cette bâtisse fut détruite mais si l’on croit les témoignages écrits laissés par ses visiteurs, ses murs étaient recouverts d’inscriptions en vers.

Benserade mourut le 19 octobre 1691 âgé de 78 ans à Gentilly, des suites d’une saignée mal faite où il eut l’artère coupée. Il fut inhumé au cimetière St-Eustache à Paris et en 1787 ses ossements furent transférés dans les catacombes de Paris 14e.

[1]  de l’Hotel de Bourgogne démoli en 1885, il ne reste actuellement que la Tour Jean sans peur. bâtiment qui possédait une salle de spectacle louée aux troupes itinérantes venant à Paris.

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