PLAYFORD John (1623 -1686) – Editeur anglais

 

Editeur qui contribua à faire connaître les contredanses anglaises 

Né à Norwich en 1623 et décédé à Londres le 24 décembre 1686

C’est un éditeur londonien connu pour son fameux recueil de contredanses anglaises The English Dancing Master

Entre 1640 (à 17 ans) et 1647 il est en apprentissage chez un imprimeur londonien John Benson.
En 1647 (à 24 ans) il fonde sa propre imprimerie et imprime des libellés politiques en faveurs des royalistes.
En novembre 1649 un avis d’arrêt est prononcé à son égard.

Un éditeur de musique puis de contredanses collectées

Il reprend ses activités en 1650 comme éditeur de musiques à Londres et en juin 1651 il a rassemblé des descriptifs de 104 contredanses qu’il publie sous le titre de « The English Dancing Master ». C’est un aide–mémoire destiné à des danseurs déjà familiarisés avec ces danses d’où l’absence de précision sur le style et les appuis.

Les contredanses étaient des danses pratiquées dans la campagne anglaise lors des fêtes de village. Elles sont apparues au milieu du XVIe siècle, au début du règne d’Elisabeth I d’Angleterre qui appréciait beaucoup d’être accueillie par des danses lors de ces tournées dans la campagne anglaise. Les contredanses sont aussi dansées à la cour d’Elisabeth I, puis de Charles I. Le recueil de Playford va donner aux contredanses une existence plus concrète pour leur transmission. C’est un ouvrage aussi important que l’Orchésographie de Thoinot-Arbeau l’est pour les danses de la Renaissance française.

En 1653, John Playford est clerc au « Temple church ». Il épouse Hannah Allen fille de l’éditeur Benjamin Allen, établi à Cornhill. Ils ont un fils Henry. En 1655, à la mort du père de son épouse, le couple hérite et s’installe à la proximité du temple d’Islington. Hannah y fonda une école de filles qu’elle dirigea jusqu’à sa mort en 1679.

L’imprimerie est florissante, notamment grâce à la vente des livres de psaumes et d’almanachs.
Au décès de son épouse, John achète une maison à Londres où il s’installe. En 1684 il se retire des affaires au profit de son fils. Il gardera le monopole de l’édition des contredanses jusqu’en 1711.

Son fils reprend l’imprimerie et complète les contredanses

Henry Playford puis son successeur John Young firent 17 éditions du traité de contredanses dont chacune est complétée par de nouvelles danses collectées. l y aura en tout 18 éditions, avec un 2e volume en 1713 puis un 3e volume en 1728, réunissant ainsi 900 contredanses.

Un fac simile scanné est en ligne sur certains sites :

D’autres publications se multiplièrent jusqu’en 1830 (Wilson), car ensuite la contredanse fut moins prisée, au profit des danses en couple comme la valse, importée par les orchestres français et autrichiens. Là encore l’Angleterre se singularisera par un rythme lent spécifique de la valse anglaise.

Au début de son ouvrage, J. Playford donne quelques définitions sur les pas, les abréviations et signes utilisés. Pour chaque danse, il donne :

  • le titre et la ligne mélodique
  • la position de départ des danseurs sous forme d’un diagramme
  • la description des évolutions avec divisions en différentes parties

C’est probablement le fruit d’une collaboration avec de nombreux maître à danser (Beveridge, Issac) ou de musiciens de l’époque.

Les contredanses anglaises s’exportèrent en France au XVIIIe siècle grâce au maître à danser anglais Isaac.
Elles constituaient une partie récréative des bals de cours donnés à la fin du règne de Louis XIV. C’est la forme de la contredanse en « longways» qui fut introduite en Europe et spécialement en France alors que règne encore « la Belle danse Baroque » difficile techniquement. La contredanse séduit à cause de son caractère collectif et accessible à tous.

C’est Cécil SHARP qui relancera ce type de danse traditionnelle au début du XXe siècle.